Accueil Personnages Monuments Evènements Dossiers Documents apropos Eux aussi

qui suis-je

contact

 >

Beaune - Tournus

 >

 >

Lessines : l'hôpital Notre-Dame de la Rose

 >

Cour des Prébendiers à Liège

 >

L'hospice Sainte Barbe à Liège
>

L'Hôtel Dieu à Belleville

L'hospice Sainte Barbe à Liège, au Balloir de Gravioule

Son histoire et son rôle autrefois

Le mot "Balloir" signifie "bastion, fortin", en vieux français de Liège. Le grand commerçant liégeois Curtius, dont la maison se trouve encore sur l'autre rive du fleuve, juste en face du Balloir, était propriétaire de cette portion de rives de la Meuse. C'est sans doute en bordure de sa propriété que l'on avait établi un fortin de chaque côté. Le but était de pouvoir barrer le fleuve d'une chaîne que l'on tirait de part et d'autre complétant ainsi les remparts de la ville; d'autre part, c'était aussi le moyen de prélever des taxes sur les transports par bateau.

Le bâtiment actuel fut construit au 16es et remanié au 17e, 18e et 19e s. C'est l'abbé séculier de Visé et archidiacre d'Ardenne, Jean-Ernest, baron Surlet de Chokier, qui y institua l'hospice Sainte Barbe des filles insoumises en 1698. Elles y étaient envoyées par leur famille ou par la Ville qui en demandait la détention. Cet hospice ne bénéficia jamais de revenus suffisants bien que les pensionnaires placées par la Ville y étaient entretenues aux frais de la commune.
Selon un principe proche de l'hôpital général, on y hébergea pêle-mêle : filles perdues, mendiantes, vagabondes, "frénétiques", insensées, folles,... Les qualificatifs varient mais il s'agit toujours de femmes que l'autorité ne souhaitait pas voir traîner librement dans les rues.
En 1770, on y trouvait 140 pensionnaires.

   

L'ensemble se situe aujourd'hui quai Sainte Barbe, sur la rive droite, en bordure du fameux quartier d'Outremeuse.
Appelé autrefois le Balloir de Gravioule, nous en découvrons respectivement une gravure de 1850 et 1860 (en haut) ainsi qu'une vue de l'hospice, pris de la Meuse, ci-contre. On constate ainsi que l'hospice comprenait, dans une seule enceinte, divers bâtiments ainsi qu'une chapelle.
Les transformations récentes (depuis la fin des années 80) sont présentées dans la page consacrée au projet intergénérationnel
Les reproductions proviennent du petit fascicule de présentation édité par l'ASBL "la maison heureuse".
 


Lors de la Révolution, les émeutiers s'en prirent à tous les établissements d'enfermement et l'hospice subit de graves dégradations. Après de nombreuses péripéties, il trouva la vocation qu'il eut jusqu'au 20es, à savoir un orphelinat pour filles, les "insensées" étant dorénavant abritées au Vertbois.
La gestion fut d'abord assurée par une directrice laïque, puis, en 1850, alors qu'on y trouvait 150 orphelines, la commission des hospices le confia aux soeurs de Saint Charles car " il était dans une situation morale et matérielle déplorable". Mais en 1872, ce fut le retour du personnel laïc, afin, dit Gobert, de mieux répondre aux exigences d'une éducation à la vie séculière.
Les deux guerres lui donnèrent des affectations diverses: hôpital et prison.
En 1986 la Ville, propriétaire du site, décide de vendre et "la maison heureuse", oeuvre fondée par l'abbé Emile Gerratz, l'acquiert. Les bâtiments sont rénovés pour mieux s'adapter au projet envisagé, c'est-à-dire celui d'accueuillir des enfants temporairement ou définitivement placés par décisions judiciaire. Les travaux, entamés en 1989, seront achevés en 1995.
Mais l'originalité du Balloir ne réside pas dans cet accueil d'enfants en souffrance de familles, son caractère unique, il le doit, à sa vocation intergénérationnelle qui sera développée dans la partie "eux-aussi".

 

retour