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Le temps des révolutions
qui suis-je ?
La fin des années 80 est marquée en France par de nombreuses crises financières, budgétaires et alimentaires. Le Trésor Public est vide, le grain manque et donc le pain. Les idées des philosophes remettant en cause la monarchie de droit divin et la société d'ordres font leur chemin. La bourgeoisie est active, cultivée, consciente de sa valeur mais n'a aucun accès réel au pouvoir. C'est ainsi que l'élément déterminant de la révolution est l'énorme décalage entre la réalité économique et sociale et les institutions politiques.
En 1788, le pays est au bord de la faillite. Le Roi décide de réunir les Etats-généraux, càd les représentants des 3 ordres. Ils vont chercher comment remédier à la situation de la France, situation qui a été détaillée dans des centaines de "cahiers de doléances" rédigés par chaque ville et village et énumérant les lacunes, reproches, suggestions qui permettraient de vivre mieux.
En juin 1789, lors d'une des réunions des Etats-Généraux, le Tiers-Etat, ralliant à lui les membres les moins fortunés des deux autres ordres, estime que sa représentativité (environ 98% de la population), l'autorise à sièger seul au nom du peuple français et quitte donc l'assemblée. Ses membres prêtent le fameux "serment du jeu de paumes" qui déclare qu'ils ne se sépareront point avant d'avoir donné à la France une constitution.
En juillet c'est le soulèvement populaire avec la prise de la Bastille
En août, l'abolition des privilèges et la déclaration des droits de l'Homme et du citoyen.A la fin de l'été et au début de l'automne, une grande agitation règne dans les campagnes où des rumeurs font croire que les nobles vont récupérer par la force leurs privilèges. Pendant ce temps, la Constituante (assemblée parlementaire dont le but est de créer une constitution) se met sur pied et travaille toute l'année suivante. Son orientation est juridique, bourgeoise et libérale.
En 1791 est votée la 1ère constitution qu'à contre coeur, le roi accepte. La France devient donc une monarchie constitutionnelle comme en Angleterre. Le pouvoir du roi ne vient plus de Dieu mais résulte d'un contrat conclu entre lui et son peuple, basé sur des principes qui sont ceux de la déclaration des droits et qui s'imposent à tous, y compris le Roi.
Ce pas franchi, la Révolution devrait s'apaiser mais les problèmes matériels sont loin d'être résolus. Plus que jamais le pays manque de fonds, malgré la nationalisation de biens du clergé. La question de la circulation des produits et spécialement des céréales reste très préoccupante. Du coup le mouvement, au lieu de se calmer, s'amplifie.
Par ailleurs, à l'extérieur, des puissances étrangères sont prêtes à intervenir si la royauté est menacée. La reine Marie-Antoinette est la soeur de l'Empereur d'Autriche, qui est prêt à venir au secours de son beau-frère pour rétablir sa pleine puissance. A l'insécurité alimentaire se superpose alors la peur de l'invasion.Ces deux éléments provoquent la seconde révolution menée par le petit peuple de Paris, celle de 1792. La bourgeoisie perd en partie le contrôle de la situation et se voit imposer des orientations plus démocratiques.
En 1793, le roi est exécuté. Ce geste "sacrilège" élargit la coalition des armées anti-révolutionnaires, ouvre la porte à des exécutions nombreuses. Des défaites militaires graves se succèdent. Le Comité de salut Public est mis en place; la loi sur les suspects proclamée : tout qui n'est pas activement pour la Révolution est déclaré contre et donc traître à la Nation. Le Tribunal Révolutionnaire commence à siéger. C'est la Terreur. Les diverses tendances révolutionnaires s'opposent, d'extrêmistes en plus extrêmistes. Les Montagnards, càd Danton, Marat, Robespierre, SaintJust ... à tendance parisienne et centralisatrice s'opposent aux Girondins, députés de province, partisans de l'autonomie locale. Les querelles se terminent par l'exécution des chefs et des partisans du camp perdant. Dans les campagnes, des sortes de "Jacqueries" permettent aux paysans de se débarrasser des contrainte seigneuriales sans devoir racheter leur liberté.
En 1794, quand les armées révolutionnaires ont définitivement repris le dessus face aux troupes étrangères (sur le territoire "belge" notamment), le moral remonte et l'obligation de poursuivre tous les supposés adversaires semble injustifiée. Des dissenssions apparaissent dans le parti de Robespierre, qui est à son tour envoyé à la guillotine.
En 1795, l'armée victorieuse de l'ennemi a conquis de nombreux territoires (dont les anciens Pays-Bas autrichiens et la Principauté de Liège qui deviennent des départements français). Appelée à la rescousse par la Convention (l'assemblée parlementaire), elle vient à bout des émeutes populaires provoquée par la faim et la misère à Paris.
La révolution bourgeoise reprend le pouvoir et cherche un équilibre entre les royalistes qui veulent réinstaurer l'ancien régime et la tendance dite jacobiste qui avait soutenu Robespierre. Le Directoire s'installe; son incompétence, la persistance des tensions sociales, des éternels problèmes d'approvisionnement et d'inflation préparent la voie à l'accession au pouvoir d'un jeune mais grand chef de guerre, Napoléon Bonaparte. Ce sera chose faite en 1799 avec le Consulat.