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La Réforme (XVIe siècle)

Ce terme qualifie un mouvement religieux né en Allemagne autour de 1520. Il se forme en réaction contre la manière dont l'Eglise catholique se comporte dans différents domaines, touchant aux fondements de la doctrine (les Saintes Ecritures et leurs commentaires), aux moeurs des membres du clergé, aux relations entre le Sacré et l'argent ainsi qu'à la reconnaissance de l'autorité universelle du pape.

La Réforme modifie surtout l'approche traditionnelle du Salut. Comment être sauvé ? Nos oeuvres sont-elles efficaces ? Le Salut est-il offert à tous ou à quelques-uns et si oui, sur quelles bases ? Voilà, pour ce qui nous concerne, le point le plus important puisque, on l'a vu, les statuts respectifs du "pauvre " et du "riche" au Moyen-Age ainsi que l'assistance de l'un à l'autre sont entièrement fondés sur l'échange "entre les fruits du ciel contre les fruits de la terre".

On connaît 3 formes principales au Protestantisme, le Luthéranisme fondé par Luther, le Calvinisme, fondé par Calvin et l'Anglicanisme, créé par Henri VIII et défini par sa fille Elisabeth 1ère

Le Luthéranisme se caractérise par la justification par la Foi, càd le salut librement accordé par Dieu, les bonnes oeuvres dont l'homme est capable n'étant jamais suffisantes pour justifier le pardon de tous ses péchés.
Il reconnaît également comme
seule source de vérité l'Ecriture sainte en rejetant toutes les interprétations et commentaires élaborés par l'Eglise au cours des siècles; c'est pour cela que Luther n'admet que 2 sacrements, ceux que Jésus a explicitement créés, le baptême et l'eucharistie.
Cet accès à l'Ecriture doit être librement ouvert à tous et donc Luther traduit la Bible du latin en langue courante.
Enfin, il prône le
sacerdoce universel, càd l'idée que chaque membre de l'Eglise a le même accès et le même pouvoir auprès du Père, le pasteur n'est qu'un ministre du culte, pas un intermédiaire entre Dieu et les hommes. Le pasteur mène donc une vie normale et peut se marier.

Le Calvinisme subit deux influences, celle de Luther et celle d'un réformateur suisse, Zwingli, plus extrémiste que Luther notamment dans la recherche des moyens d'être sauvé. En fait, selon Zwingli, notre avenir dans l'au-delà est règlé depuis toujours par Dieu qui a souveraineemnt décidé qui sera sauvé et qui sera damné. Calvin reprend cette idée de la prédestination, en précisant que les élus reçoivent la foi grâce à Jésus-Christ et doivent alors se conformer à la loi divine.
Comment savoir si l'on est élu ? Cet effort pour se conformer à ce que Dieu attend de nous et la réussite matérielle qui couronne nos efforts sont de signes de rédemption. Dans cette optique, le pauvre, le mendiant, celui qui est à charge d'autrui, celui qui ne s'inscrit pas dans cet effort collectif, peut être considéré comme responsable de sa misère.

En Angleterre, avec Henri VIII, une forme particulière de protestantisme naquit, il s'agit de l'Anglicanisme.
Si l'occasion de ce schisme avec Rome fut le refus d'annulation de son mariage par le pape, Henri VIII y trouva des avantagepolitiques (se libérer de la tutelle de Rome) et économiques (récupérer pour le trésor royal les biens de l'Eglise catholique).
La forme de cette nouvelle religion se fixa sous le règne de la fille d'Henri VIII, la grande Elisabeth qui précisa notamment les sacrements reconnus, les bases de la Foi et l'organisation du clergé.
L'Acte de Suprématie (1534) déclara que le chef de l'Eglise anglicane est le monarque. Ce statut particulier explique les problèmes soulevés aujourd'hui par la situation "extra-matrimoniale "du prince Charles, héritier et futur chef de l'Eglise.
Religion hybride,
l'Anglicanisme a intégré certains aspects du protestantisme mais a aussi gardé des éléments du catholicisme, comme par exemple la hiérarchie du clergé et le faste de certaines cérémonies (alors que les églises et le culte dans le calvinisme et le luthéranisme sont extrêmement sobres).

Pour une étude approfondie du Protestantisme, consulter le site de l'Eglise Réformée de l'Alliance

 

"Le protestantisme réalise l'inversion des valeurs chrétiennes médiévales : Dieu aime ceux qui travaillent et condamne ceux qui ne travaillent pas. La réussite dans la vie quotidienne et tout spécialement dans la vie professionnelle, est indicatrice de la grâce divine. Dieu veut que l'on mène le mieux possible ses affaires(...) Le chrétien doit rester à la place que Dieu lui a désignée et y agir le plus rationnellement possible afin d'en réaliser le mieux possible la finalité"

Ivan Dechamps, le travail social écartelé, EVO, Namur, 1994

 

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