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Crise de la fin du Moyen-Age >
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Le temps des révolutions
qui suis-je ?
Dans son Traité sur la tolérance publié en 1763, dans une France où la révocation de l'Edit de Nantes en 1685 a rendu le Protestantisme hors-la-loi, Voltaire s'adresse ainsi à Dieu :
« Tu ne nous
as point donné un coeur pour nous haïr et des mains
pour nous égorger; fais que nous nous aidions mutuellement
à supporter le fardeau d'une vie pénible et passagère.
Que les petites différences entre les vêtements qui
couvrent nos débiles corps, entre tous nos langages insuffisants,
entre tous nos usages ridicules, entre toutes nos lois imparfaites,
entre toutes nos opinions insensées, entre toutes nos conditions
si disproportionnées à nos yeux et si égales devant toi;
que toutes ces petites nuances qui distinguent les atomes appelés
hommes ne soient pas des signaux de haine et de persécution.
Que ceux qui allument des cierges en plein midi pour te célébrer
supportent ceux qui se contentent de la lumière de ton
soleil; que ceux qui couvrent leur robe d'une toile blanche pour
dire qu'il faut t'aimer ne détestent pas ceux qui disent
la même chose sous un manteau de laine noire ; qu'il soit
égal de t'adorer dans un jargon formé d'une langue
ancienne ou dans un jargon plus nouveau; que ceux dont l'habit
est teint en rouge ou en violet, qui dominent sur une petite parcelle
d'un petit tas de la boue de ce monde et qui possèdent
quelques fragments arrondis d'un certain métal, jouissent
sans orgueil de ce qu'ils appellent grandeur et richesse, et que
les autres les voient sans envie. Car tu sais qu'il n'y a dans
ces vanités ni de quoi envier, ni de quoi s'enorgueillir.
Puissent tous les hommes se souvenir qu'ils sont frères
! qu'ils aient en horreur la tyrannie exercée sur les âmes,
comme ils ont en exécration le brigandage qui ravit par
la force le fruit du travail et de l'industrie paisible ! »