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La métallurgie et la révolution industrielle

Intérieur de fonderie, Léonard Defrance, MRAH, Bruxelles

Dès le 15e siècle, la métallurgie est en Wallonie un secteur économique important. Elle dispose à la fois des forêts pour le charbon de bois et les fourneaux ainsi que des gisements de minerai de fer dans l'entre-Sambre et Meuse.
On y a aussi mis au point une méthode en 2 temps: fusion du minerai au fourneau d'abord, affinage à la forge, ensuite, parfois dans le même ensemble, tel qu'on peut le voir encore au Musée de la Métallurgie à Liège et tel qu'il fut copié dans de nombreux centres sidérurgiques.
L'énergie des soufflets est fournie par l'énergie hydraulique si la fabrique est installée sur un bief qui permet l'usage d'un moulin à eau. Quant au feu, il sera entretenu grâce à du bois.

Mais il y a encore des obstacles à surmonter: l'énergie dépend du courant ou du vent, le combustible épuise les forêts. Sans innovation technique, l'industrie métallurgique est condamnée à végéter.
Le tableau représente le moment de la coulée; un ouvrier plonge sa louche dans la fonte en fusion, un autre la verse une partie dans un moule décoratif. Les 3 autres enlèvent les déchets qui flottent sur le métal fondu.

 La coulée à Ougrée, Constantin Meunier, MAMAC Liège

La révolution industrielle prend appui sur 3 piliers : la machine à vapeur que James Watt a inventé dès la fin du 18e siècle; l'extraction intensive de la houille qui devient le premier combustible et enfin l'utilisation du fer affiné comme matériau. C'est dire l'importance de l'industrie métallurgique qui, tout au long du 19e siècle, va solliciter les ingénieurs pour améliorer les procédés d'affinage de la fonte. Le puddlage de Cort permet un premier progrès par décarburation du fer. Mais c'est Bessemer qui, entre 1856 et 1858, met au point son convertisseur; en injectant de l'air à travers la fonte en fusion, il rend possible la transformation de celle-ci en acier. L'accroissement de la production est spectaculaire et le métal obtenu est utilisé dans toutes les machines nécessaires à l'industrialisation. L'acier permet aussi l'équipement nécessaire au transport de ces nouveaux produits : chemins de fer, ponts métalliques, bâteaux .

C'est ce procédé Bessemer que montre le tableau de Meunier. Il y évoque également la dureté des conditions de travail, la chaleur étouffante, les vapeurs brûlantes, le poids des masses à manipuler.

Aujourd'hui la sidérurgie qui fit le renom de Liège et de Charleroi est gravement menacée. Fermeture, licenciements, mises à la retraite anticipée, chômage. Les travailleurs remerciés perdent plus que leur gagne pain, ils y laissent aussi leur dignité comme le chante si fort Bernard Lavilliers

illustrations : Un passé pour 10 millions de Belges, Albert d'Haenens, Editions Artis-Historia

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