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Les drames du temps et l'image de l'au-delà

Si déjà dans les fresques du 14e siècle, les épidémies, la mort et les tortures de l'enfer, qui menacent tous les mauvais chrétiens, sont bien présents, ces thèmes visitent aussi la peinture des 15e et 16e siècles, notamment dans l'oeuvre de deux génies de nos régions: Jérôme Bosch ( env.1450-1516) et Pierre Brueghel l'ancien(env. 1525/1530-1569).

Chez Jérôme Bosch surtout, la représentation très réaliste de l'enfer et des supplices qui attendent ceux qui ont mené belle vie ici-bas est omniprésente. L'idée aussi que la vie n'est qu'un passage, constellé d'embûches qu'il faut surmonter, de tentations qu'il faut repousser.
Enfin, les grands de ce monde sont souvent dans des activités ou des attitudes dont on sait déjà qu'elles leur vaudront bien des tourments dans l'au-delà. Nous sommes à la veille de la Réforme et la méconduite des gens d'Eglise est souvent mise en scène.

 

Dans le jardin des délices, un troupeau de "damnés" est emmené ou plutôt talonné, traîné par des démons vers la gueule brûlante de l'enfer.
Ici le péché est partout, l'humanité avance à reculons du paradis terrestre vers l'enfer.

 Cet autre aspect de l'arrière-plan du triptyque "le jardin des délices" est lui aussi imprégné de violence; explosion, flammes, bâtiments détruits, les peurs et les superstitions du petit peuple, qui voit le démon partout, sont bien présentes dans une imagination délirante et tortueuse.

 

 

reproductions extraites de Tout l'oeuvre peint de Jérôme Bosch, collect. les classiques de l'Art, Flammarion, 1967.
 

 

 

Le triomphe de la mort de Pierre Brueghel, fortement inspiré de Jérôme Bosch, exprime le pessimisme de l'artiste, la cruauté du temps aussi. La révolte contre les Espagnols gronde dans nos régions. Les arrestations, les exécutions sont fréquentes.
La méfiance règne.
Le tableau reprend la vieille idée de l'égalité devant la mort et surtout devant l'au-delà. Il n'y a plus de différence sociale: chevaliers, évêques, même rois ou empereurs, tous meurent, tous seront punis selon ce qu'ils ont vécu.

Reproduction extraite de Histoire générale de la peinture, La renaissance III, par Elie-Charles Flamand, éditions Rencontre, Lausanne, 1966

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