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Le libéralisme au 19e siècle

Le libéralisme est souvent réduit, dans nos esprits, à son volet économique, notamment en ce qui concerne les rapports entre l'économie et l'Etat. On parlera alors d'ultra-libéralisme si la seule règle est celle du Marché ou de libéralisme social si le rôle régulateur de l'Etat est accepté, voire souhaité pour pallier les excès de liberté.

En fait, dès le 19e siècle, le libéralisme se présente bien comme une philosophie globale qui veut répondre à toutes les préoccupations de la société humaine.

Ainsi le libéralisme a sa propre conception de
- la politique,
selon laquelle la société politique doit être fondée sur les libertés et les droits individuels et trouver sa justification dans l'établissement et la défense de ceux-ci. Le pouvoir doit donc être limité, fractionné en organes de force égale. Il doit aussi être limité à certains domaines précis et défini dans des règles claires, connues de tous, contrôlées par des juridictions prévues à cet effet. Ce rejet de tout pouvoir absolu, qu'il soit détenu par un seul (tyrannie) ou exercé par la masse, explique que le libéralisme politique doctrinal ne défend pas le suffrage universel. Lorsque celui-ci intervient, on entre dans la démocratie.
- la société, dans la mesure où les intérêts de l'individu doivent passer avant ceux du groupe ou avant les exigences de la collectivité. Il est évident que la liberté d'agir profite surtout à celui qui en a les moyens, intellectuels, physiques ou matériels. Dans les faits, la société libérale est donc une société bourgeoise qui tend à maintenir les inégalités, spécialement en ce qu'elle restreint ou interdit l'action collective des plus faibles.
- l'histoire, selon laquelle celle-ci est faite non par le mouvement de forces collectives mais par des individualités brillantes ou néfastes. L'instruction sera fondée sur une pédagogie de l'exemple, à suivre ou à fuir et les manuels sont remplis de portraits des grands hommes qui "ont fait" la Nation et le Progrès.
- le savoir qui doit être librement recherché sans les contraintes d'aucun dogme et d'aucune religion. Ainsi l'Eglise sera combattue pour son influence sur les esprits tandis que l'école officielle, garante de cette liberté de pensée, sera encouragée. Le savoir permet aussi de s'élever dans la société, grâce aux efforts personnels de l'individu doué. .Ainsi le système des bourses d'études qui encourage le développement des talents est un bel exemple de conception libérale. En 1870 en Belgique, le suffrage censitaire sera aussi complété par le suffrage capacitaire, permettant aux diplômes de pallier une fortune insuffisante.
- la vérité qui naît de la confrontation des idées. Le libéralisme introduit le relativisme de la vérité. Il n'y a pas de Vérité révélée mais bien une vérité fluctuante qui se construit ensemble et est acceptée parce qu'elle répond aux besoins du moment. Dans ce sens, le parlementarisme est la traduction politique de cette confiance dans le dialogue.

Bibliographie
René REMOND, Introduction à l'histoire de notre temps, le XIXes, Points, Paris, 1989
Thérèse JAMIN, Histoire sociale et politique contemporaine, syllabus de cours, 1990, 1993/94

 

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