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L'au-delà, enfer et paradis

Sermons des curés, fresques des églises, sculptures des chapiteaux et des frontons, tableaux sacrés ou profanes, les visions de l'au-delà sont innombrables.

Qu'il s'agisse du jugement dernier par le Christ, séparant les bons des mauvais, aidé parfois d'un archange qui, dans sa balance, pèse les âmes des défunts...
Ou de la sarabande infernale des damnés, traînés par des démons plus horribles les uns que les autres tandis que le digne cortège des élus s'avance lentement vers la Lumière éternelle ...
Ou encore de diables s'affairant à punir chacun d'un supplice analogue à son péché...

L'art, qui est d'abord un livre pour tous ces chrétiens qui ne savent pas lire, répète que la vie est courte, que le bonheur n'est pas ici bas mais bien dans la Cité de Dieu où l'on n'accède qu'après une vie vertueuse.

Ce message sans cesse ressassé permet à l'Eglise de garder, vaille que vaille, ses brebis dans le droit chemin et d'encourager chacun à pratiquer la charité pour être sauvé.
Par ailleurs, rattaché aux Béatitudes "bienheureux les pauvres, le royaume des Cieux est à eux", ce message donne sens aux difficultés dans lesquelles se débat la grande majorité des populations médiévales.

Enfin, toutes les représentations l'affirment : riches comme pauvres mourront et les premiers n'emporteront pas leurs trésors au Paradis. Nul n'échappera au jugement. Sur les fresques, une certaine malice incite l'artiste à multiplier couronnes et mitres sur les têtes des damnés tandis que les élus sortent vengés du troupeau des exclus. Cette égalité de tous devant la mort, cette revanche des petits grâce à la Justice divine, permet aussi de supporter l'injustice terrestre et, d'une certaine façon, contribue à maintenir l'ordre social.

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