Accueil

 Personnages

 Monuments

 Evènements

Dossiers

Documents

Apropos

Euxaussi

qui suis-je ?

contactez-moi

 

Olympe de Gouges
et "la déclaration des droits de la femme et de la citoyenne"

 

Olympe, au temps de son activité de
femme de lettres des salons parisiens

 Marie Gouzes est née à Montauban en 1748 dans une famille modeste ; son père est boucher, sa mère servante. A 17 ans, elle épouse un homme beaucoup plus âgé qu'elle, Louis-Yves Aubrey, qui meurt après la naissance de leur fils. C'est alors que Marie montre les premiers traits de son indépendance d'esprit. Elle refuse de se faire appeler "veuve Aubrey" mais reprend un des prénoms de sa mère, Olympe, change son nom de jeune fille de "Gouzes" en Gouges" et intercale un petit "de". A 40 ans, en 1788, avec ce que lui a laissé son défunt mari, elle quitte sa province tranquille et part à Paris où elle laisse planer le doute sur ses origines, faisant croire qu'elle est fille illégitime d'un marquis écrivain. Ce parfum de scandale facilite son insertion dans le milieu mondain des lettres parisiennes. Elle y sera célèbre pour sa beauté, ses affaires de coeur et son talent d'auteure.

 

Dès 1788, à côté des comédies et des contes philosophiques, elle se lance dans le pamphlet politique où elle aborde la question de l'absolutisme royal et la déglingue des finances nationales.


A la fin de l'année 88, elle publie
"Remarques patriotiques", un vaste programme de réformes sociales qui semble promouvoir une sorte de socialisme d'Etat. Dès 1789, elle est tout entière engagée dans la lutte révolutionnaire. Elle fonde le club des tricoteuses et poursuit ses écrits. Malgré les réactions extrémistes de certains, qu'elle stigmatise dans une de ses comédies, elle garde confiance dans la Révolution jusqu'en 1791 où le caractère sexiste de la 1ère Constitution la choque profondément. C'est alors qu'elle rédige sa fameuse déclaration.

Les sphères intellectuelles qui l'avaient accueillie à ses débuts la rejettent dès lors qu'elle essaie de faire avancer ses idéaux féministes et égalitaires.
En 1793, elle s'insurge contre l'exécution du Roi et de sa famille, critique l'ambiance dévastatrice de "la Terreur" et s'en prend à Robespierre et Marat.
Elle est alors exécutée, le 30 octobre 1793 

Si la déclaration est construite sur le modèle de celle de 1789, si certains articles reprennent les contenus et la formulation de 1789, l'ensemble forme toutefois un véritable manifeste pour la reconnaissance légale de la femme et de la citoyenne : reconnaissance de son existence propre, du droit de décider d'elle-même, de gérer ses biens, de se marier et de mettre fin à son mariage, de faire reconnaître ses enfants, même illégitimes, par leur père. Elle y insiste sur l'égalité des charges qui pèsent sur les hommes et sur les femmes; elle souligne même, avec un certain humour, que le courage de la femme est supérieur, par ce qu'elle endure dans les souffrances de l'accouchement. Puisque cette égalité de devoirs existe, il faut obtenir l'égalité des droits que la femme possède en naissant mais que les lois lui retirent " art. 1. la femme naît libre et demeure égale à l'homme en droits. " Elle exhorte les femmes à se réveiller, à collaborer dans la lutte pour leurs droits, "c'est en notre pouvoir de devenir libres, il suffit de le vouloir".

Elle avait proclamé que "la femme a le droit de monter à l'échafaud, elle doit avoir également celui de monter à la tribune pourvu que ses manifestations ne troublent pas l'ordre public établi par la Loi". C'est la seule égalité qu'on lui reconnaîtra, celle de mourir pour ses idées. Non seulement ses revendications ne seront pas satisfaites avant le milieu du XXe siècle mais quelque 10 ans après sa mort, le code Napoléon consacrait au contraire la minorité perpétuelle de la femme qui passait alors de la tutelle de son père à celle de son époux...

Pour aller plus loin : si Ségolène Royal regrettait dans une interview que l'enseignement de l'histoire en France négligeât souventla contribution des femmes, elle n'avait sans doute pas tort. Une recherche sur le Net pour le cas d'Olympe donne une majorité de sites américains pour peu de références académiques françaises. De nombreuses universités d'Outre Atlantique l'ont aussi proposée comme sujet de travaux pour leurs étudiants.

Travaux d'étudiants sur et autour d'Olympe, en anglais avec une délicieuse traduction française

 

Retour