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Page Web réalisée à partir du travail de Marie Astrid Laval
Introduction
L'homosexualité
est l'attirance et la préférence pour les individus
de son propre sexe par opposition à l'hétérosexualité.
Le terme "homosexualité" semble avoir été
inventé par un médecin autrichien, Karoly Maria
Kerthbeny, en 1869 et n'est apparu dans le Larousse qu'en 1930.
Les rapports que l'homosexualité a entretenu et entretient
toujours avec la norme religieuse, morale et sociale vont de la
répression à la reconnaissance des comportements
homosexuels selon les époques et la culture.
Histoire de l'Antiquité au Moyen-Age
Les pédérastes
n'ont jamais été aussi présents que dans
la Grèce antique Plus qu'aucune civilisation, la Grèce
antique accorde une place officielle aux amours masculines. Elle
n'éprouve aucune répugnance face à l'homosexualité
et privilégie une atmosphère de masculinité
érotique. Les pratiques homosexuelles sont des comportements
sociaux habituels, qui font partie du rite initiatique de la fin
de l'adolescence mais ils ne se limitent pas à ce rite
c'est à dire qu'il persiste après l'adolescence.
A la différence des sociétés contemporaines,
les sociétés grecques ignorent la catégorie
des homosexuels et nul n'a besoin de mener un combat pour faire
reconnaître une différence sexuelle. Zeus (père
des dieux, des mortels et du ciel), l'amant de nombreuses femmes,
montre lui-même l'exemple en cédant au charme du
jeune et beau prince de Troie Ganymède. Si
les amours masculines sont aussi bien acceptées dans la
mythologie que dans la vie de tous les jours, c'est beaucoup moins
le cas des femmes qui n'apparaissent jamais dans l'art ou les
textes, à l'exception, notable, de Sappho, la poétesse
de Lesbos.
Au temps des romains,
il y a une tolérance modérée de l'homosexualité.
La société romaine se caractérise par un
hédonisme, principe qui fait du plaisir le but de la vie,
sans amour.
L'homosexualité et l'hétérosexualité
étaient regardées comme des choix acceptables. Aucun
des auteurs latins n'a tenu comme propos que l'homosexualité
était illégale. Néanmoins, certains étaient
contre et les homosexuels étaient considérés
par ceux-ci comme déshonorants mais personne n'a invoqué
l'autorité de la loi pour les condamner. Comme
on l'a vu, le rôle joué dans la relation était
plus important que le sexe du partenaire.
Le Conseil Ecclésiastique en 309 marque une première
rupture avec la tradition gréco-romaine, faisant entrer
l'homosexualité dans les péchés. Il ne s'agit
pas d'une réelle nouveauté puisque dans le Judaïsme
et dans l'Ancien Testament, l'homosexualité était,
avec l'adultère et l'inceste, l'un des plus graves interdits
sexuels. Dans les textes anciens, l'homosexualité masculine
méritait la mort par lapidation.
Dès les premiers siècles de l'ère chrétienne,
les théologiens considèrent les relations homosexuelles
comme une atteinte à l'ordre Divin, unemépris des
distinctions entre les hommes et les femmes qui sont établies
par Dieu et un interdit absolu.
Vers 530, les théologiens rendirent les homosexuels coupables
de tremblements de terre, de la famine et de la peste. Ils étaient
punis de la peine de mort.
Au premier Moyen-Age(du
6eme siècle jusqu'au 12eme), l'Eglise semble faire preuve
d'une relative tolérance vis-à-vis des homosexuels.
Mais le second Moyen-Age (milieu 12eme siècle jusqu'au
milieu du 14eme) est intolérant et considère l'homosexualité
comme une pratique contre nature et comme une atteinte à
la majesté divine et royale.
Le retournement entre ces deux Moyen-Ages se situe entre 1150
et 1250 et est provoqué par la lutte contre les hérétiques
(qui méprisent le monde et qui sont contraires à
la foi) auxquels les pédérastes sont assimilés.
A la fin du 12eme siècle, les théologiens considèrent
l'homosexualité comme une lèpre immonde qui fait
fuir les anges et qui détourne le regard du Diable. En
1179, le Concile (assemblée d'évêques et de
théologiens) condamne et excommunie les gays.
Ce rejet persistera , on l'a vu, jusqu'au
20e siècle. Comme pour le suicide,
une piste de clémence sera celle de la psychanalyse ou
de la médecine qui pourront dégager, en partie,
la responsabilité personnelle de cette orientation sexuelle.
Positions actuelles des religions
Comme on l'a vu plus haut,
l'homosexualité est totalement rejeté par le Judaïsme,
cela pour deux raisons: elle est contraire au désir naturellement
orienté selon Dieu vers l'autre sexe afin de perpétuer
l'espèce humaine; elle peut manifester le plaisir de se
révolter contre Dieu. Les gays qui souhaitent se repentir
sont accueillis, aux autres leur sera constamment rappelé
qu'ils sont dans l'erreur. L'homosexualité
demeure actuellement le TABOU SUPREME de la Thorah. Pour le Judaïsme,
l'histoire de l'homosexualité ne peut que se terminer par
la mort car le fondement de l'histoire est le couple: "Dieu
créa l'homme à son image et il créa l'homme
et la femme".
Le Coran considère
comme une grave déviance à la loi divine l'homosexualité,
qui est fortement condamnée en Islam. Elle est interdite
mais son application n'entraîne pas la peine de mort. Le
Coran ne permet pas l'exclusion du groupe humain quel qu'il soit
mais invite à aider les personnes déviantes à
la condition que celles-ci ne prétendent pas que l'homosexualité
est une nouvelle norme sociale, car une telle attitude est contraire
à la volonté de Dieu. Donc les sociétés
musulmanes sont tolérantes tant que les gays sont discrets.
Pour le Coran, le mariage des homosexuels est hors norme car l'accepter
serait admettre une rupture dans la chaîne des générations
qui perpétue l'existence de la communauté musulmane.
L'homosexualité est totalement reniée par les musulmans
intégristes: " Méprisé soit celui qui
de son corps fait un commerce illégal ou l'utilise à
des fins impures". Le Coran vise à purifier la société,
c'est pourquoi des gouvernements islamistes tuent l'homosexuel,
par l'application de principes religieux.
Puisque puisant aux mêmes
sources bibliques que les 3 exemples précédents,
le protestantisme a longtemps condamné de manière
rude l'homosexualité: acte contre nature et péché
contre Dieu. D'une manière générale, l'homosexualité
représente le désordre, une errance, une déviation
et un non-accomplissement de l'intention divine. Les mentalités
ont toutefois évolué, c'est pourquoi en 1994, la
Fédération protestante de France a publié
un document dans le quel l'homosexualité n'est ni condamnée
ni approuvée.
Comme toujours dans le Protestantisme, les prises de position
sont variées. La majorité des églises protestantes
se battent contre la ségrégation sociale et donc
aussi celle-là. D'autres les accueillent dans l'unique
but de les convertir grâce à un accompagnement spirituel.
Enfin, d'autres Eglises les accueillent sans les juger car ce
qui importe pour elles, c'est l'amour des humains et non la relation
sexuelle.
Aujourd'hui, il demeure impensable pour la majorité des
églises protestantes de bénir les amours homosexuels,
mais le sujet est débattu aux USA notamment. .
Pour
l'Eglise catholique, on doit distinguer les actes et les
personnes : les actes d'homosexualité sont intrinsèquement
désordonnés et entraînent un comportement
mauvais au point de vue de la morale. Les gays doivent être
accueillis avec respect, délicatesse et compassion et il
faut éviter à leur égard des marques de discrimination
injuste. Mais la Congrégation de la doctrine de la foi
a publié en 1992: " il y a des domaines dans lesquels
ce n'est pas une discrimination injuste de tenir compte de l'orientation
: adoption d'un enfant, instituteurs, entraîneurs sportifs"
Le catholicisme est opposé à toute forme de reconnaissance
religieuse des gays car ce serait placer l'homosexualité
sur le même pied que l'hétérosexualité.
Accepter cette reconnaissance remettrait également en question
le principe du mariage, fondé sur la différence
des deux sexes, qui est nécessaire à la procréation
et à l'éducation équilibrée des enfants.
En 1999, un prêtre nommé Rudy Borremans a été déchargé de ses fonctions de vicaire par le Cardinal Danneels en raison de son homosexualité ouvertement proclamée et surtout pratiquée. Mr Borremans cherche toujours une procédure judiciaire pour contester la décision de sa mise à l'écart de l'Eglise catholique. Mais l'Eglise ne condamne pas (plus) les tendances, seulement les pratiques. Un prêtre homosexuel a tous ses droits religieux s'il reste abstinent, comme doit l'être un prêtre hétérosexuel.... Mais il est évident que lorsqu'un adolescent catholique se découvre homosexuel, on peut s'interroger sur les sentiments qu'il éprouve en imaginant ce que sera sa future vie affective, s'il veut rester dans la norme religieuse !
Conclusion.
D'après une enquête
faite en 1985 par Xavier Thévenot, seul un homosexuel sur
dix se sent aidé par l'attitude de l'Eglise.
Les religions sont toutes opposées à la reconnaissance
religieuse et sociale de l'homosexualité. Pourtant l'un
des dix commandements de la religion chrétienne est: "Tu
aimeras ton prochain". Pourquoi discrimine-t-elle alors l'amour
entre personnes du même sexe ?
Aujourd'hui encore, dans environ 74 pays du monde, les comportements
homosexuels sont interdits, considérés comme illégaux,
allant dans certains cas jusqu'à la peine de mort. Ce n'est
qu'en 1993 que l'Organisation mondiale de la santé a supprimé
l'homosexualité de la liste des maladies.
Et même si des progrès ont
été faits, aucun Etat n'offre encore à
ce jour une protection juridique complète contre la discrimination
de l'homosexualité.
Il reste encore beaucoup de chemin à parcourir dans le
combat des homosexuels.
Bibliographie
Livres
- John Boswell " Christianisme, tolérance sociale
et homosexualité" éditions
Gallimard 1980, 418 pages
- Xavier Thévenot "Homosexualité masculine
et morale chrétienne" éditions du
Cerf 1985, 309 pages
Revues
- "Têtu", n° 63, janvier 2002.
- Nouvel observateur, n°1859, 2000 pp. 38 à 47
- Actualité des religions n°5, dossier spécial
: l'homosexualité", mai 1999 pp. 36 à 51 (y
compris photo de la p. 48)
- Actualité religieuse dans le monde n°186, dossier
sur l'homosexualité, 2000 pp.68 à 72
- Les collections de l'histoire " L'amour et la sexualité"
n°5 juin 1999
- Film vidéo: Philadelphia
- Encyclopédie Encarta 1998 " L'homosexualité"
Illustration
le baiser de Gustave Courbet