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Transposition pour
le Web du travail de Ludividine Gaillard
I. CONTEXTE HISTORIQUE:
CHARITE PRIVEE - CHARITE PUBLIQUE
Au XIXes, date
de la mise en service du Vertbois comme orphelinat, nous pouvons
distinguer deux types d'interventions, centrées sur la
problématique des enfants abandonnés: la charité
publique et la charité privée.
La charité publique était représentée
d'une part, par les Bureaux de bienfaisance, dont la mission était
de dispenser des secours aux personnes situées hors du
circuit économique et d'autre part, par la Commission des
hospices qui géraient les établissements hospitaliers,
tels que les orphelinats. Ce système fut abrogé
par la loi de 1925 qui mit en place la Commission d'assistance
publique, chargée de la distribution des aides matérielles,
la gestion des établissements et la tutelle des enfants
abandonnés.
Plus concrètement, l'orphelinat du Vertbois a fonctionné
lors de son établissement en 1892, sous le régime
du premier système. En effet, les conditions d'admission
des orphelins dans cette infrastructure étaient gérées
par les bureaux de bienfaisance. A ce sujet, nous pouvons en relever
quelques-unes : hospice destiné aux garçons, âgés
de 7 à 12 ans et nés de parents unis par le mariage,
en bonne santé et vaccinés.
Pour sa part, la charité
privée s'inscrivait manifestement dans le domaine religieux.
La création d'un orphelinat dans cette optique résultait
d'une initiative personnelle et l'éducation transmise était
essentiellement centrée sur la religion. Au niveau des
conditions d'entrée, elles relevaient de la décision
du directeur de l'orphelinat et nécessitaient notamment
des actes de baptême et confirmation, un certificat de vaccination
du docteur constatant que l'enfant est sain ainsi que du curé
qui statuait sur la conduite de l'enfant.
(Un exemple de cette époque est l'orphelinat Saint Jean
Berchmans, créé en 1891 dans le quartier du Laveu
et tenu par les Salésiens de Don Bosco qui venaient de
s'installer à Liège. Il aurait pu, en quelque sorte,
prendre le relais du Vetbois puisqu'il accueillait les garçons
à partir de 12 ans, en lien avec son école professionnelle.
T.J.)
II. PRESENTATION DE L'ORPHELINAT
DU VERTBOIS: ORIGINE ET EVOLUTION
La prise en charge
concrète des orphelins, au sein de la ville de Liège
n'apparut qu'au 17 siècle. Avant cette période,
diverses infrastructures (couvents, confréries, ...) s'investissaient
dans leur prise en charge ainsi que les familles et les proches
: il s'agissait d'un devoir moral pour la population.
Plus tard, en 1622, le premier orphelinat fut créé
à l'initiative de Gertrude Cougnotte, sous le nom de la
"Maison des pauvres orphelins", située
rue Agimont à Liège. Il s'agissait avant
tout d'une oeuvre de charité qui évolua d'un accueil
mixte des orphelins à une admission exclusive de garçons.
Cet immeuble perdit sa fonction lors du transfert des orphelins
au Vertbois décidée par les autorités communales
en 1892.
L'établissement du Vertbois reçut diverses affectations
au cours de l'histoire. Pour leur part, les garçons occupaient
l'aile droite du bâtiment. Ces derniers connurent divers
transferts, dus aux deux guerres mondiales. En effet, durant la
première attaque, ils furent évacués dans
la caserne des écoliers d'Outremeuse dans des conditions
déplorables. De plus, en automne 1944, les orphelins furent
transférés dans un home de vacances à Spa,
suite à des attaques de V1 et V2, qui endommagèrent
notamment les bâtiments. A la fin des hostilités,
ils regagnèrent les lieux.
Les années passant, le contexte social engendra des modifications
au niveau de la dynamique de l'institution. Si le public s'étendit
jusqu'à 20 ans, les familles d'accueil se multiplièrent,
motivées notamment par les allocations familiales, au détriment
du placement en orphelinat, Par conséquent, le nombre de
pensionnaires du Vertbois diminua fortement, ce qui aboutit à
la fermeture du bâtiment en 1981 et au transfert des derniers
garçons rue Louvrex (pour l'historique complet du bâtiment
affecté aujourd'hui au Conseil Economique et Social de
la Région Wallonne, voir
son site et pour son origine dans le cadre du système
de salut, voir notre page).
III. VIE QUOTIDIENNE DANS
UN ORPHELINAT.
Le quotidien d'un
orphelinat varie fondamentalement entre les époques . Adoptons
un regard plus approfondi sur la dynamique du Vertbois au début
du 20 ème siècle. Il est important de préciser
que cette époque est marquée par la première
guerre mondiale afin de mieux comprendre cet aspect.
A. FORMATION
La pédagogie scolaire repose sur l'objectif d'apporter
une formation, susceptible de permettre aux enfants d'entrer dans
le monde du travail, où l'obéissance et l'effort
sont la règle. Par conséquent, ce système
repose sur une forme de conditionnement des orphelins.
D'un point d vue plus pratique, les orphelins fréquentent
d'une part les écoles primaires de la ville (où
ils ne bénéficient pas d'un accueil chaleureux,
étant donné l'étiquette "orphelins"
qu'ils véhiculent) et suivent d'autre part à l'établissement
même certains cours spéciaux en vue de l'apprentissage
industriel.
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B. RUPTURE AVEC LE MONDE EXTERIEUR.
La vie quotidienne était caractérisée
par le fait que les orphelins étaient isolés autant
que possible de l'extérieur, les laissant dans l'ignorance
complète. La raison de ce phénomène était
que le monde baignait dans la pauvreté de masse et détenait
dès lors une image négative aux yeux du personnel
éducatif.
Leurs uniques sorties consistaient en cérémonies
religieuses (messe du dimanche, fête paroissiale, ...).
A ce propos, il est assez manifeste que la religion occupe une
place importante dans l'infrastructure, même dans ce qui
est un établissement relevant de l'autorité publique.
C. DISCIPLINE ET ORDRE.
Cet aspect de vie communautaire fut plus ou moins développé
en fonction du personnel éducatif notamment, mais également
en fonction des moyens financiers. D'un point de vue plus pratique,
l'horaire d'une journée et ses activités étaient
strictement définis, tout écart ou mauvais comportement
était réprimandé. A ce niveau, la sanction
la plus récurrente était la privation de sorties.
Petit à petit, après la période de guerre,
les conditions de vie se sont adoucies et un esprit nouveau s'est
développé dans le chef des responsables (amélioration
des conditions d'hygiène, d'alimentation, ...).
D. CIRCONSTANCES DE DEPART DE L'ORPHELINAT.
Le départ des orphelins de l'établissement avait
lieu vers l'âge de 18 ans. A cette étape de leur
vie, ils recevaient un "trousseau" (habits,...) ou un
demi trousseau lorsque leur conduite n'avait pas donné
aux éducateurs entière satisfaction. En outre, en
cas de comportement optimal, une gratification leur était
accordée.
Nous pouvons dès lors observer que la notion de récompense
est assez mise en évidence en cas de bonne conduite.
IV. QU'EN EST-IL
ACTUELLEMENT AU NIVEAU DE LA PRISE EN CHARGE DES ORPHELINS ?
Pour approcher
ce domaine, il est intéressant de se pencher sur le phénomène
de la tutelle.
Actuellement, la tutelle des enfants mineurs ne s'ouvre que dans
l'hypothèse où les parents sont tous deux décédés.
La compétence de désignation d'un tuteur relève
du juge de paix. Dans cette procédure, il privilégie
les membres proches de la famille et tient compte de l'avis de
ces derniers et du mineur âgé de 12 ans. Il est important
de remarquer que tout individu peut refuse d'assumer cette responsabilité.
Dès lors, dans le cas où personne ne peut assumer
l'autorité parentale, celle-ci est confiée juridiquement
parlant au CPAS qui orientera l'enfant vers un centre d'accueil
ou un placement en famille par exemple.
Dans un second temps, le juge choisit seul un subrogé tuteur
dont le rôle est de contrôler les actes du tuteur
au niveau de la gestion des biens de l'enfant et de son éducation.
La tutelle prend fin dans diverses circonstances ; la majorité,
l'émancipation, l'adoption, le décès du mineur
ou tuteur, la démission du tuteur et enfin par l'établissement
d'un lien de filiation.
Au niveau des infrastructures d'accueil, il n'existe plus à
proprement parler d'orphelinats, mais les orphelins cohabitent
dans des institutions destinées également à
d'autres enfants ou jeunes (placement par le juge dans le cas
de parents déchus, ...).
V. BIBLIOGRAPHIE
Théodore
GOBERT, les rues de Liège, volume 2, Liège, 1923,ss.
L. Saint VINCENT, La Belgique charitable, 1904.
50 ans d'Assistance publique à Liège. Commission
d'Assistance publique, 1975.
http:// www.cesrw.be/ visite/ historique du vertbois.htm
C. HANOT et B.LHOEST, Cours de Droit civil, partim: Droit des
personnes
R..MICHEL, Cours de législation du CPAS.
Pierre GILISSEN, L'Ancien hospice du Vertbois : Wallonie, 1994,
35-36 (CESRW) .