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Transposition pour le Web du travail de Delphine Lennerts
Introduction
De tous les temps,
les premières années de la vie d'un enfant sont
caractérisées par une certaine fragilité.
Voyons un peu, à travers différentes époques,
quelles maladies ont pu frapper l'enfant jusqu'à mettre
sa vie en danger tout en faisant un parallèle avec aujourd'hui
et le Tiers Monde.
Dans l'histoire
Ce sont les découvertes
en biologie, génétique, histologie, biochimie, biophysique
et physiologie qui ont permis d'asseoir les connaissances pédiatriques,
mais aussi surtout de les développer. Le mot "pédiatrie"
lui-même n'apparaît qu'en 1872 et la spécificité
du traitement médical de l'enfant ne se manifeste qu'à
la fin du XVIIIe siècle.
Dans
l'Antiquité gréco-romaine, la pédiatrie connaît une
évolution qui atteste de réels progrès dans
la connaissance de l'anatomie foeto-néonatale et dans la
précision toujours plus grande de la symptomatologie, de
la nosologie et de la thérapeutique.
L'apport des pédiatres chinois, qui ont décrit la
rougeole, la variole, mais surtout les maladies carentielles,
demeure essentiel. Les signes de Koplik, qui annoncent la rougeole,
auraient été décrits par un pédiatre
chinois en 1341. Mais ces études ne seront connues en Europe
qu'au début du XXe siècle.
Les maladies et guérisons entraient pour les Gaulois dans la longue liste des faits
imprévisibles. Ils en attribuaient la cause aux pouvoirs
surnaturels dont disposaient sur leur vie leurs Dieux. Les grandes
mortalités épidémiques étaient imputées
à la fureur de ces divinités. L'empirisme, parfois
le charlatanisme, voire la sorcellerie et l'astrologie tentaient
de suppléer à l'absence de connaissances scientifiques.
Au
Moyen-Age, la
mortalité infantile, au cours des épidémies
de rougeole, variole et de maladies diarrhéiques, était
effroyable et restera très lourde pendant les Tempos Modernes.
Durant le siècle
des Lumières,
les progrès scientifiques sont considérables et
vont se répercuter sur la pédiatrie. Pourtant, le
sort des enfants n'est guère enviable en ce siècle
où les épidémies - peste, typhus exanthématique,
scarlatine, rougeole et variole - ont décimé les
populations enfantines en Europe. La saignée, associée
à d'autres médicaments archaïques édulcorants,
évacuants, incisifs, délayants, altérants
et purgatifs -, reste le traitement de base de ces maladies.
"La Patrie belge - 1830-1930", édition du Soir, Bruxelles, 1930 |
l'Oeuvre Nationale de l'Enfance
en Belgique va être
créée en 1919 pour encadrer, soutenir, guider les
mères et lutter contre la mortalité, les maladies,
les problèmes d'hygiène. Dotée de subsides importants, elle s'étend, crée de nombreuses consultations et s'occupe de toutes questions se rapportant à l'enfance. |
34.444 enfants de 0 à 1 an 15.856 enfants de 1 à 2 ans 8.046 enfants de 2 à 3 ans 1.648 placés en nourrice ou en garde |
Il naît en Belgique environ 150.000 enfants dans les années 20; l'O.N.E. surveille alors environ 1/4 des nourrissons de moins d'un an et 12% de 0 à 5 ans; Un progrès mais insuffisant, dit le docteur Delcourt |
Comme on l'a dit plus haut, la pathologie de l'enfance n'a suscité
un intérêt réel qu'à partir de 1750
environ. Depuis lors, les connaissances en la matière n'ont
cessé de s'étendre. La pédiatrie a toujours
été tributaire des idées médicales
régnantes. En démontrant l'importance des facteurs
épidémiologiques, Bretonneau a fait admettre la
notion de spécificité morbide liée à
la contagion par un germe propre à chaque maladie. Le terrain
était propice à l'éclosion des découvertes
pasteuriennes, qui permirent d'isoler l'agent responsable de nombreuses
maladies infectieuses. Ces conceptions physico-chimiques, bactériologiques
et humorales ont contribué à la naissance d'une
médecine modernisée.
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On notera l'habitude, très répandue, de photographier le défunt, quel que soit son âge, on remarquera aussi la place du chapelet dans les mains: heureusement Charles a été baptisé; c'est donc un petit ange de plus dans le ciel. |
Caractéristiques de deux maladies provoquant autrefois un taux élevé de mortalité infantile
la
rougeole
C'est une maladie
contagieuse provoquée par un virus. Elle confère
une immunité durable.
-symptômes: température, toux rauque et pénible.
Le fond de la gorge est très rouge. Les yeux sont entourés
de rouge et larmoient, le nez coule continuellement. L'enfant
a le visage boursouflé. Ce qui permet de l'identifier formellement,
ce sont de petits points blancs entourés d'une aréole
rouge congestive localisée à la face interne des
joues (signe de Koplich). Ensuite, le front, la racine du cou,
le tour du thorax et des membres en sont atteints.
-traitement actuel : isolement du rougeoleux, le repos
au lit durant la période fébrile, les calmants de
la toux, la désinfection du rhinopharynx et les antipyrétiques
sont conseillés.
la
variole
C'est une maladie
infectieuse, immunisante, très contagieuse et épidémique,
due à un virus. Le pronostic de la variole est grave, mortel
dans 15% des cas. Une campagne mondiale de vaccination systématique
a été développée et en 1978, l'O.M.S
a déclaré que la variole était éradiquée
dans le monde entier. Depuis 1978, la vaccination antivariolique
n'est plus obligatoire en Belgique.
-symptômes: éruption de petites tâches
rouges devenant des vésicules, puis des pustules. En cas
de guérison, les pustules se dessèchent en laissant
des cicatrices indélébiles.
-traitement actuel : pour éviter la surinfection,
on pulvérise des solutions antiseptiques sur la peau et
les muqueuses. Des collyres antibiotiques sont instillés
plusieurs fois par jour dans les yeux. Le linge et les draps doivent
être changés aussi souvent qu'il est nécessaire.
Des antibiotiques sont administrés par voie générale.
Alimentation liquide apportant une ration calorique suffisante.
Caractéristiques de certaines maladies provoquant la mortalité infantile dans le tiers-monde
Dans les pays en voie
de développement, des maladies bénignes de nos jours
chez nous, comme la rougeole ou la coqueluche, peuvent avoir de
graves conséquences, liées à la malnutrition,
au paludisme et aux parasites associés. La notion d'hôpital
lourd et urbain s'est révélée inadaptée
au Tiers-monde, où les centres ruraux sont majoritaires.
Dans les pays du Tiers-monde, l'allaitement maternel joue un rôle
capital dans la lutte contre la malnutrition et les infections.
la
trypanosomiase (ou maladie du sommeil)
C'est une maladie pratiquement inconnue des pays industrialisés.
Pourtant, elle a de graves conséquences sur les malades.
Chaque année, plus de 300 000 africains contractent cette
maladie douloureuse et mortelle.
-symptômes: la piqûre infectante de la glossine
est en général méconnue; dans certains cas,
elle est à l'origine d'une papule (bouton rouge) infiltrée
siégeant souvent dans la nuque, accompagnée d'une
réaction ganglionnaire du cou et s'effaçant en 3semaines.
-traitement: il doit être réalisé en
milieu hospitalier car les médicaments trypanocides sont
d'un maniement délicat. A la phase lymphatico-sanguine,
on utilise surtout la pentomidine en injection intramusculaire,
en associant parfois la suramine sodique. A la phase nerveuse,
les dérivés arsenicaux sont administrés par
la voie intraveineuse, sous une surveillance stricte.
le
paludisme
Le paludisme est une infestation de l'organisme par le plasmodium,
parasite monocellulaire transmis par une piqûre de moustique.
C'est la principale cause de mortalité et de morbidité
dans l'état de Bayelsa, une région qui compte environ
1,5 millions d'habitants. On estime que la maladie est la première
cause de mortalité chez les enfants de moins de 5 ans;
c'est dû au fait que les possibilités de se faire
dépister et soigner sont très limitées et
que les habitants doivent souvent faire plusieurs jours en canoë
pour rejoindre un poste de santé.
-symptômes: destruction des globules rouges qui libèrent
dans la circulation les toxines élaborées par le
parasite. Fièvre élevée, troubles digestifs
(vomissements, diarrhée), teint gris et, fréquemment
chez le jeune enfant, des convulsions.
Le volume de la rate est augmenté jusqu'à être
senti à la palpation sous le rebord costal, ce qui normalement
n'est pas le cas.
-traitement: différents traitements selon la forme
de paludisme en cause. L'accès non compliqué doit
être traité par une cure d'attaque de 5jours en moyenne,
puis par une cure d'entretien à dose plus faible.
L'accès pernicieux impose un traitement d'extrême
urgence qui associe à la quinine et à ses dérivés
les hormones corticoïdes et les analeptiques cardio-vasculaire.
Conclusion
Nous pouvons remarquer que les maladies rencontrées autrefois,
ont chez nous, soit totalement disparu (comme variole) soit sont
devenues bénignes et facilement soignables (rougeole, scarlatine,)
grâce aux progrès de la médecine (vaccinations).
Cependant, varicelle, rougeole, scarlatine, oreillons, rubéole,
habituellement bénignes aujourd'hui, peuvent être
graves chez les sujets qui souffrent de malnutrition, de maladies
touchant le système immunitaire ou qui suivent un traitement
immunosuppresseur, c'est-à-dire chez un grand nombre d'enfants
du Tiers Monde. En effet, dans ces pays, la médecine n'est
pas aussi bien développée et celle-ci coûte
très cher!
De nos jours, dans nos régions une des causes de mortalité
infantile est la mort
subite et inexpliquée
du nouveau-né. Elle survient, sans symptôme préalable
évident, entre la naissance et 18 mois. Elle représente
une vraie terreur pour les parents aussi longtemps que son étiopathogénie
qui permettra une prévention efficace- ne sera pas
découverte.
Des campagnes d'hygiène générale relative
à la position du bébé dans son berceau et
à son environnement ont été diffusées
par les médias et semblent avoir déjà porté
des fruits.
Bibliographie
Ouvrages
Dr J.P. Cohen, L'enfant de 1 mois à 6 ans, , guide médical
Nathan, Paris, 1979
A.Domart, Nouveau Larousse Médical, , Larousse, Paris,1990
Robert Vial, Chronologie de l'histoire de la médecine,
Editions Jean-Paul Gisserot, Paris,1995
Articles
Rapport annuel
1999-2000 de Médecins sans frontières, Bruxelles,
octobre 2000,
"Un nouveau-né sur deux..." , article de François
Lebrun, L'Histoire n°74, pp.90-92
"La mortalité infantile en Belgique" Histoire
et prévention, Masuy-Stroobant, Génération
ONE, 1998
Internet
http://fr.encyclopedia.yahoo.com/articles/so/so_415_p0.html (consulté
le 03/05/02)