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Transposition pour le Web du travail de Virginie Tuot
Au cours du 19ème
siècle, la Belgique a été frappée
de trois grandes épidémies de choléra. La
première épidémie cholérique a débuté
en avril 1832 dans la commune de Vaulx. Une seule commune du Luxembourg
belge se ressentit de l'épidémie. Si l'hiver arrêta
sa marche, il réapparut au mois de juillet 1833. Les provinces
qui en souffrirent le plus furent celles de Liège, Anvers
et la Flandre Orientale.
Après 15 ans de repos, la maladie refit son apparition
en Belgique en 1848. Le premier cas fut observé au port
d'Anvers; ensuite, la maladie éclata presque simultanément
dans les Provinces de la Flandre Orientale, du Hainaut, et de
Liège. Ce fut pendant les mois de juin, de juillet et d'août
qu'elle fit le plus de ravages, tout comme dans la première
épidémie en 1832, pour s'éteindre à
nouveau sous l'influence des conditions hivernales. Le Luxembourg
est la seule de nos Provinces où le choléra ait
réapparu en 1850.
Voici le tableau comparatif de la mortalité dans les deux
premières épidémies de choléra en
Belgique:
1832-1833 | 1848-1849 | |||||
Provinces | Habitants | décès cholériques | 1 décès sur | Habitants | décès cholériques | 1 décès sur |
Anvers | 350.927 | 1202 | 292 | 414.758 | 2975 | 140 |
Brabant | 566.112 | 2558 | 221 | 716.315 | 4218 | 170 |
Flandre Occ. | 610.411 | 623 | 980 | 627.057 | 1418 | 442 |
Flandre Or. | 743.995 | 1522 | 489 | 780.347 | 4438 | 176 |
Hainaut | 617.699 | 1463 | 422 | 725.074 | 3375 | 215 |
Liège | 379.151 | 469 | 808 | 461.212 | 4849 | 95 |
Limbourg | 161.499 | 46 | 3511 | 186.247 | 304 | 613 |
Luxembourg | 162.633 | 29 | 5608 | 189.187 | 91 | 2079 |
Namur | 216548 | 72 | 3008 | 269.464 | 373 | 722 |
Total | 3.808.975 | 7.984 | 15.339 | 4.369.661 | 22.041 | 4652 |
l'épidémie de Choléra de 1912 (le Petit Journal, illustré français) |
Différentes
méthodes de prévention et de lutte ont été
mise en place pour vaincre et enrayer cette maladie.
A ce niveau, on peut déjà énumérer
différentes mesures préventives avant l'invasion.
Les voici telles qu'elles
furent diffusées par le corps médical de l'époque:
-Maintenir
la propreté continue des vêtements, linges et literies
dans le but d'éviter toutes causes de fermentations dues
à la transpiration et aux déjections;
-Favoriser l'aération des maisons;
-Procéder à une analyse scrupuleuse des eaux alimentaires;
-Blanchiment de l'intérieur des maisons pour détruire
toute cause de malpropreté et cela permet également
de la rendre plus visible;
-Examen minutieux de toutes les habitations pour déceler
notamment des causes de salubrité, d'humidité ou
encore de fosses d'aisance abandonnées;
-Surveiller les conduites d'eau et les latrines de façon
à ce qu'elles ne présentent pas de fissures;
-Eviter la stagnation des urines tant a l'extérieur qu'a
l'intérieur des maisons. Il en va de même pour les
fosses d'aisances.
En temps d'épidémie, tout le monde est soumis à
son influence; donc il ne sert à
rien de changer ses habitudes mais il est utile de manger plusieurs
fois par jours plutôt que de faire des repas copieux;
-si possible ne boire qu'aux repas et éviter de boire à
jeun ; laisser également de côté: l'eau non-potable,
l'eau des rivières, les boissons glacées, les bières
nouvelles et toutes les boissons laxatives comme les limonades
et les boissons gazeuses.
Il en va de même pour les boissons spiritueuses ; il est
préférable de n'en prendre que de petites quantités.
-Eviter les fruits autant que possible.
-Se vêtir suffisamment pour éviter tout refroidissement.
-En temps d'humidité faire du feu dans les maisons et veiller
à ce que les planchers, parterres soient toujours bien
sec.
-En cas d'infection de choléra dans une maison il faut
détruire avant tout toutes traces de déjections.
Ceci en effectuant des lavages répétés avec
des désinfectants.
En ce qui concerne la salubrité publique, il est recommandé
de faire un usage régulier et continu des désinfectants,
même pendant un certain temps après la disparition
de l'épidémie.
On peut citer le chlorure de chaux qui est sans conteste le plus
énergique. On se sert aussi du sulfate de fer pour agir
sur les grandes masses de matière à désinfecter
comme, les égoûts, les marais, étables, eaux
stagnantes, fumiers
Il est également capital de retenir que, quelque soit l'origine
du mal, le fléau sévit particulièrement là
où la misère règne avec le manque d'hygiène,
de nourriture, d'espace
L'épidémie peut progresser et toucher les couches
supérieures de la population pour atteindre souvent celui
qui disposant de tout le bien être de la vie, se croyait
à l'abri de l'ennemi.
Pour empêcher la propagation il faut livrer à ceux
qui en sont entourés les moyens nécessaires pour
la combattre et même la détruire.
Ces armes résident dans une alimentation suffisante, la
propreté, et les moyens d'assainir les demeures. Chacun
peut fournir une partie de ces armes mais il faut qu'elles soient
en quantités suffisantes et qu'à ce niveau la charité
portera en elle-même sa récompense.
En secourant les pauvres, en soulageant bien des misères,
nous sauvegardons nos propres personnes.
Et aujourd'hui ?
Le choléra est une conséquence quasi automatique
de toute une série de catastrophes naturelles qui touchent
les pays du Tiers Monde: tornade, séisme, inondation...
Mais elle peut aussi faire partie des maladies endémiques
si le contexte s'y prête. Ainsi, il n'y a pas encore si
longtemps que ça, en 1998, le choléra a refait son
apparition à Kisangani.
Depuis 1975, l'épidémie appelée communément
la "maladie des pauvres" en est à son septième
pays africain. La cause est due à un phénomène
climatique qui par un réchauffement anormal de la température
de l'océan indien a provoqué des pluies torrentielles
et permis à la bactérie d'explorer un terrain inconnu
et de trouver de nouveaux hôtes.La propagation a également
été favorisée par la pauvreté où
les infrastructures sanitaires sont très limitées
et par la surpopulation ;ce qui permet un risque maximal de contamination.
A l'heure actuelle, même si la population est bien sensibilisée
à ce risque, connaissant ses dangers et les moyens de prévention
pour éviter la contamination, ils ne disposent pas des
moyens financiers nécessaires pour la prévenir ou
la combattre. Pour désinfecter l'eau, il est nécessaire
de la faire bouillir ou d'y mettre du chlore. Malheureusement
ces deux produits coûtent trop cher pour ces habitants des
quartiers pauvres. Pour la personne atteinte de choléra,
la méthode utilisée est l'apport de liquides qui
est une solution de réhydratation. Médecin Sans
Frontières s'est rendu sur place avec cette solution pour
permettre de soigner un maximum de malades. De plus avec l'aide
des autorités ils ont axé également leur
travail sur la prévention. Notamment en :
-leur enseignant une meilleur hygiène comme par exemple
se laver les mains;
-en décontaminant, par le chlore, l'eau des villes;
-en éliminant les déchets.
Mais n'oublions quand même pas que cette épidémie
a le malheureux surnom de "maladie des Pauvres". Ces
personnes qui vivent dans la pauvreté, même avec
la meilleure éducation et la meilleure volonté du
monde, ne disposeraient quand même pas des moyens financiers
nécessaires pour la combattre si cette perfide bactérie
tentait de réapparaître.
Cela devrait nous faire réfléchir : d'un côté
l'opulence et toutes les merveilles technologiques et d'un autre
côté, une maladie vieille de plusieurs centaines
d'années qui réussit toujours à pointer le
bout de son nez alors qu'on sait quelles méthodes mettre
en place pour l'enrayer définitivement.
Pour cela, il ne faudrait plus de gens vivant dans la pauvreté,
donc plus de problèmes d'hygiène et de surpopulation.
Il faudrait aussi pouvoir intervenir rapidement lors de chaque
catastrophe naturelle, ce qui reste malheureusement une utopie
Bibliographie
Internet (consulté le : 11/02/02
)
-http://www.glorydays.lu/escchchromo3.htm
-http://www.commune.lu/schifflange/tourisme/histoire.htm
-http://www.hettange.com/commune/histoire.osp
Revue : Médecins sans frontières - le journal,
1er trimestre 1998, numéro 68
Livres :
- Adolphe Eymael, Simple aperçu sur l'épidémie
régnante. Recommandations hygiéniques pour la prévenir
et la combattre, Liége, imprimerie de J-G Carmanne, rue
st Adalbert, 10 - 1866
-Th. Schwann, Rapport sur la situation exceptionnelle dans laquelle
s'était trouvée la province de liège à
l'époque de l'Epidémie cholérique de 1854
et 1855. Extrait des annales du conseil de salubrité publique
- Liége, imprimerie de J-C Lardinois, Editeur, rue soeurs-de-Hasque,
11-1857