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Page réalisée
à partir du travail de Laurie Van Haeren
Introduction
Que signifie le mot
"Islam" ?
on peut le traduire par "soumission, abandon confiant".
Cette définition indique le comportement que doit adopter
tout croyant.
J'ai choisi de me référer au Coran comme source
historique; c'est pourquoi je rappelle en quelques lignes son
origine.
Son auteur, Mahomet, est né à la Mecque en 572.
Alors qu'il faisait une sieste dans le désert, l'ange Gabriel
lui est apparu à plusieurs reprises, lui a annoncé
qu'il avait été choisi par Dieu (Allah) comme son
messager et lui dicta les paroles du Coran, dictée qui
s'étala sur 23 ans. Il est ainsi devenu Le Prophète,
succédant à Moïse et Jésus, seul porteur
de la totalité de la Révélation divine.
Le titre de prophète a été obtenu difficilemen,
par un accueil froid de ses contemporains mais en 632, peu avant
sa mort, les Mecquois se convertissent et l'Islam se répand
comme une traînée de poudre, depuis la péninsule
Arabique jusqu'aux confins de l'Atlantique par l'Afrique du Nord
et aux limites de l'Europe par la côte Proche-orientale.
Que dit le Coran ?
L'unique Dieu est Allah dont viennent toutes les lois, révélées
par l'intermédiaire de son Prophète. Allah a tout
créé.
Vis-à-vis des hommes, Allah juge, punit, récompense.
Ajoutons que les hommes sont responsables de leurs actes et qu'un
enfer punit les pécheurs.
Vision de la femme
Dans la culture musulmane,
la femme a besoin de la protection d'un homme car seule, elle
n'a pas de vie sociale
Pourtant, elle peut vouloir son indépendance, sa liberté
de penser.
Le Coran reconnaît le principe de l'infériorité
sociale de la femme : "
les hommes sont supérieurs aux femmes à cause des
qualités par lesquelles Dieu a élevé ceux-là
au dessus de celles-ci, et parce que les hommes emploient leurs
biens pour doter les femmes. Les femmes vertueuses sont obéissantes
et soumises (...) ".
Cependant, le Coran accorde un statut et des droits à la
femme et proclame son égalité religieuse avec l'homme
en tant que créature de Dieu.
Les femmes restent à
la maison afin d'éduquer les jeunes enfants et de faire
les activités domestiques tandis que les hommes sont destinés
au monde extérieur.
Pourtant le Coran n'émet aucune interdiction quant aux
activités professionnelles exercées par les femmes.
La polygamie est tolérée
mais le divorce est " la chose admise la plus détestée
de Dieu" selon le Coran.
Dans les pays de religion islamique, une question douloureuse
en cas de divorce est celle des enfants dont, dans la toute grande
majorité des cas, la garde est accordée au père
et à sa famille. Des faits divers relatant le "rapt"
d'un enfant lors de vacances dans le pays d'origine du père
sont fréquents. Le principe du partage est très
difficile à faire appliquer, même par des pays qui
ont signé avec nous des conventions sur ce sujet.
Seul l'homme peut prendre l'initiative de la répudiation.
Remarque : Aujourd'hui, la Turquie, la Tunisie, le Pakistan, le
Mali, le Sénégal ont interdit la répudiation.
Le but du mariage est de rendre licite la sexualité qui
est fortement valorisée dans le Coran. Le Coran fait preuve
d'injustice face à l'adultère suivant qu'il est
commis par un homme ou par une femme : la femme est confinée
chez elle jusqu'à ce que la mort l'appelle ou qu'Allah
décide d'un autre ordre alors que l'homme est pardonné
pour autant qu'il fasse preuve de repentir.
En ce qui concerne le
voile, le Coran dit " aux Croyantes de baisser le regard,
de ne montrer leurs atours que ce qui en paraît. Qu'elles
rabattent leurs voiles sur leurs gorges (...) "
Certes le Coran prescrit la discrétion mais ne contraint
pas à se voiler le visage avec le tchador par exemple.
La discrétion est demandée tant pour protéger
la femme de l'homme que l'homme de la femme : les femmes sont
dangereuses et impures dans leur corps et leurs pensées,
selon le texte saint.
Je vais formuler une opinion
personnelle : certes les contraintes religieuses freinent l'émancipation
de la femme musulmane mais celle-ci est surtout freinée
aujourd'hui par une contradiction entre les responsabilités
sociales, économiques, politiques auxquelles elle peut
participer et son rôle vis-à-vis de l'homme au sein
de son foyer.
Mais puisque dans la majorité des pays de religion islamique,
la loi de Dieu, exprimée dans le Coran, est la base du
pouvoir politique et du droit, les contraintes religieuses et
sociales sont liées.
Un cas concret
J'ai choisi de vous présenter la situation qui fut celle
des femmes en Afghanistan depuis l'entrée des Talibans,
le 27 septembre 1996.
Ces femmes deviennent alors des " fantômes sans visage
et sans voix":
On leur interdit l'accès
à l'éducation, le droit de travailler, de sortir
seule (elles doivent être accompagnées d'un homme
de leur famille), l'accès aux soins médicaux, le
droit au recours judiciaire, ... Les femmes sont obligées
de porter le tchador et la burqua. Beaucoup de ces femmes sont
battues, tuées et/ou violées.
Ces femmes acceptent cette soumission dans le seul but de survivre.
Si les Talibans se réclament
de l'Islam, leurs règles sont souvent des aberrations,
à l'encontre des textes saints.
Exemple: Selon le Coran, la femme peut montrer son intimité
à un homme dans deux situations : à son mari et
à son médecin. Or, les Talibans refusent que les
femmes se fassent soigner par un homme et refusent également
l'accès à la plupart des professions aux femmes,
y compris celle de médecin. Les femmes musulmanes ne peuvent
donc pas se soigner à cause d'une contrainte des autorités;
ceci qui constitue bien une aberration!
La fin des Talibans signifie -t-elle la libération des
femmes ? Le phénomène est encore trop tôt
pour qu'on puisse se prononcer même si des écoles
ont rouvert leurs portes aux filles par exemple. (Mais on constate
que le port de la Burqua reste majoritaire et que même la
plupart des personnes interrogées -hommes et femmes d'ailleurs
- estiment que cela fait partie de la tradition qu'il faut respecter.
Tout récemment, la Libre annonçait que 50 femmes
ingénieurs qui avaient été interdites de
travail, allaient bénéficier d'une remise à
niveau, grâce à une formation à l'Université
de Kaboul, financée par Oxfam et l'agence allemande de
coopération technique . Elles recevront leur diplôme
le 15 août prochain- La Libre, page "Monde" -
l'Histoire - 5 août 2002 -T.J. )
Quelle est leur situation en Belgique ?
L'émigration est
un acte difficile dans lequel les femmes ont placé un grand
espoir.
Elles espéraient que leurs conditions de vie s'amélioreraient.
Mais souvent, elles se retrouvent dans un petit espace, leur statut
est dévalorisé ainsi que leurs valeurs et leur culture.
Elles sont souvent confrontées au chômage, si ce
n'est pas le leur, celui de leur mari, de leurs fils.
On a pu remarquer que les filles faisaient plus d'études
et qu'elles obtenaient de meilleurs résultats que les garçons;
sans doute y voient-elles un moyen de sortir du système
patriarcal.
Les femmes musulmanes, lorsqu'elles portent le voile chez nous,
sont perçues comme des intruses, des perturbatrices de
l'ordre social ,c'est pourquoi les personnes s'arrêtent
devant cet élément extérieur, car ils estiment
qu'il souligne une différence trop grande. .De grandes
discussions ont de nouveau lieu sur ce sujet en Belgique, depuis
que des ministres (M.Hazette et M.Hasquin) ont pris des positions
différentes sur l'autorisation ou l'interdiction du port
du voile à l'école. Il faut dire que les exégètes
musulmans ne sont eux-mêmes pas unanimes sur cette question
de l'obligation du port par les filles dès leur puberté.
Au niveau légal, notre pays, par souci de tolérance,
essaye de faire cohabiter l'obéissance à nos lois
démocratiques, le respect des exigences religieuses et/ou
les coutumes du pays d'origine. Mais ce faisant, il ne préserve
que le statut juridique civil de la femme car les autres domaines
sont régis par la législation en vigueur (= positivisme
juridique). Ceci est également un frein à l'émancipation
de la femme musulmane en Belgique.
Pour poursuivre la réflexion et replacer la vision du Coran parmi celles des autres religions du Livre, on peut citer le titre d'une conférence qu'Anne Morelli, historienne des religions, professeur à l'ULB, a faite il y a quelques années : "le sexisme dans le Judaïsme, le christianisme et l'Islam" . On se penche sur le sort malheureux que l'Islam réserve aux femmes. Ne faut-il pas relever que les deux autres religions dites du livre ont dans leurs textes fondateurs les mêmes accents machistes et anti-féminins ?
Bibliographie
- F. CLAUDE, B. GASPARD,
A. GUTMACHER, C. LEONET, I. SIMONIS, N. STYNS;
Chronologie des luttes féministes (dans un dossier pédagogique)
; Ed. responsable M-J.
LALOY ; Bruxelles ; Janvier 1998.
- LATIFA avec la collaboration de Chékéba HACHIMI; Visage voilé. avoir vingt ans à
Kaboul ; Editions Aune CARRIERE ; Paris; 2001.
- Henri DELEERSNIJDER ; L'Islam ; Editions La Procure ; Namur.
- Clés pour l'Islam ; dans "Collection GRIP-informations
; n023, 1994, pp 139 à 146.
- Ghislaine JULEMONT ; Afghanistan pour la citoyenneté
des femmes ; dans "Le Ligueur";
n°47 ; 28 novembre 2001; p 16.
- Marion FESTRAETS, Cédric GOUVERNEUR, Laurent VEDRINE
; Les religions au banc
d'essai ; dans "Le Vif L'Express" ; n02647; Il avril
2002 ; pp 36 à 46.
- http://www.homepages.ulb.ac.be/"jmalek/ISLAM.html; 04/05/02.
- http://www. callisto. si.usherb. ca/"amus/coran/4.html;
09/05/02.