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Transposition pour le Web du travail de Christine Closset
I. Introduction
" La guerre est un
jeu amusant " a déclaré un général
célèbre. Drôle de jeu qui a fait des millions
de morts entre 1914 et 1945 et qui n'a cessé d'en faire
des millions d'autres depuis. Est-ce là tout ce que l'on
est capable de promettre et d'assurer à nos enfants ? Un
monde où se perpétue sans fin le massacre des innocents
? Un monde où la faute des adultes continue à faire
des orphelins, à tuer, à blesser pour toujours dans
leur chair, leurs âmes, leur intelligence des jeunes êtres
qui ne comprennent pas pourquoi l'on tire sur eux, on les écrase
sous les bombes, on arrête, torture et assassine leurs parents
?
Ce travail va être axé sur la situation des orphelins
de la 1ère guerre mondiale, qui sera ensuite mise en parallèle
avec de ceux de la guerre actuelle en Sierra Leone.
II. Situation des orphelins après la 1ère guerre mondiale
La 1ère guerre mondiale a laissé derrière elle plus d'un million d'orphelins pour environ 600.000 veuves. Nés majoritairement avant 1914, le groupe d'orphelins renvoie à un profil démographique spécifique : la chute de la fécondité pendant la guerre.
a) L'enfance de ces orphelins de guerre est marqué par le drame :
- la précarité
économique ; les veuves sans activités avant le
conflit deviennent journalières, ouvrières, brodeuses,
- les bouleversements familiaux ; certaines veuves retournent
vivre chez leurs parents avec les enfants, d'autres se remarient.
Il arrive que ces enfants soient placés chez leurs grands-parents,
tantes, cousines.
b) Différentes actions ont été crées :
- un élan de solidarité
fut déclenché dès le début de la 1ère
guerre mondiale, concrétisé par la création
d'associations dédiées aux orphelins avec une prise
en charge par des formes d'orphelinat industriel (bijouterie,
horlogerie,) par exemple.
Toutes ces oeuvres ont un objectif clair et précis : la
solidarité. Jusqu'au sein des établissements scolaires,
des collectes et des dons sont opérés pour soutenir
ces associations.
- En juillet 1917, une loi élaborée aura deux effets
important :
Le premier permet la définition du statut de pupille, à
la fois souple et gratifiant, qui doit être reconnu par
un tribunal civil et mentionné sur l'acte de naissance.
Le deuxième voit la mise en place d'organismes destinés
à assurer la protection du pupille afin qu'il puisse bénéficié
d'un développement normal, sur le plan matériel
comme sur le plan de l'éducation. Etre pupille de la nations signifie par
exemple, dans la plupart des cas, des études prises en
charge par l'Etat, parfois dans des institutions spécialisées,
la possibilité d'obtenir une bourse ou de suivre une formation
professionnelle etc...
c) Une souffrance collective :
La souffrance familiale et privée est rapidement devenue une souffrance collective. Les orphelins, comme les anciens combattants, sont les invités d'honneur aux commémorations patriotiques.
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Souvent la commune d'origine leur accorde des avantages spécifiques
en sus de ceux de l'Etat, voire des recommandations ou un parrainage
dans la recherche d'un emploi. On assiste aussi à un effort
généralisé de reproduction, de mise en scène,
de banalisation de cette souffrance. Le drame vécu s'affiche
et se raconte dans les milieux artistiques : cartes postales,
timbres, ....
III. Situation actuelle : en Sierra Leone, où la guerre vient de reprendre.
Les pays aujourd'hui en guerre sont majoritairement dans les pays du Tiers Monde. Là-bas, la guerre mais également le SIDA, ont fait de nombreux orphelins affamés. Les Etats qui, bien souvent, ont perdu le contrôle de la situation, ne sont pas capables de prendre en charge les enfants sans famille. Ceux-ci n'ont dès lors qu'une alternative : entrer à l'armée ou mourir de faim.
a) Pourquoi choisir de enfants pour combattre ?
Au début, les leaders
essayaient de mobiliser la population au nom de la défense
de la communauté, de la Nation, mère de la démocratie.
Les adultes accourent, commencent le combat mais avec le temps,
ils sont tués ou se retirent car ils sont déçus
politiquement. Il devient donc urgent de renouveler les troupes,
de resserrer les rangs. On fait alors appel aux enfants.
Pour un chef de guerre, un enfant est un outil plus maniable,
il ne se rend pas bien compte de ses actes, il est facile à
façonner. On peut lui faire faire ce que l'on veut. Très
vite, il devient un instrument de guerre parfait qui ne se pose
plus de questions et fait ce qu'on lui dit de faire.
Pour mieux contrôler la population, on ordonne aux enfants
de terroriser, de torturer ou de massacrer leur propre famille
dans le village où ils ont grandi. Ensuite les enfants
coupables, salis, maudis par leurs parents deviennent des parias
et sont exclus de leur communauté et sont condamnés
à rester avec leur groupe politique.
b) Entrer à l'armée ou mourir de faim ?
On retrouve dans ces enfants
là ceux qui ont choisi d'aller se battre, et, pour la plupart,
ceux qui ont été recrutés de force et qui
n'ont pas le choix : absence de travail, famille disparue, Il
ne reste plus que le "choix" du combat au sein d'une
unité, avec un uniforme pour se vêtir et de quoi
manger.
Un fois recruté, les enfants deviennent des éléments
essentiels dans la guerre. Ils apprennent vit à combattre,
à tuer, sont violés et utilisés comme des
esclaves sexuels. Les enfants et surtout les jeunes filles sont
les " instruments ".
c) Différentes associations ont été créées en faveur de ces orphelins de guerre :
- AVREO : association
des volontaires pour la récupération des enfants
orphelins. Elle a été créée en 1997.
Son objectif principal est de plaidoyer pour la démobilisation
des enfants soldats.
- Terre des enfants : association créée en 1999.
Son objectif est d'aider les enfants orphelins de la République
Démocratique du Congo.
IV. Conclusion
Tout au long de mon travail
j'ai comparé deux situations : celle de l'après
guerre 1914-1918 et celle qui se passe actuellement en Sierra
Leone. Pour cette dernière, je me suis focalisés
uniquement sur ces orphelins de guerre qui devenait soldats par
force car à la lecture de livres, d'articles, de témoignages,
cela m'a fortement interpellé, voir même révolté.
Alors qu'après la 1ère guerre mondiale, beaucoup
d'initiatives, dans un élan de solidarité, sont
prise en faveur de ces orphelins qui vivent dans le drame, en
Sierra Leone il n'en est rien. Là-bas, les orphelins n'ont
que deux solutions : s'engager ou mourir.
Pourtant plus de 80 ans ce sont écoulés depuis la
1ère guerre mondiale. On peut penser que l'humanité
ayant évolué, les mentalités ne sont plus
les mêmes et que ce progrès mettrait fin à
toutes tyrannies. Malheureusement, ce n'est pas le cas .
Voilà où nous en sommes en ce qui concerne les orphelins
de la guerre en Sierra Leone. Ces enfants sont déjà
marqué par le drame, en ayant perdu leur famille, mais
on les déstabilise encore plus en les utilisant comme objet,
en leur demandant de faire des choses invraisemblables et en les
martyrisant. Sans règles morales, sans éducation,
en violation totale de leur humanité, on détruit
là toute une génération.
V. Bibliographie
- Peter Torrensend, "
La guerre aux enfants ", Robert Lafont, Paris, 1979.
- Jean-Paul Mari, " Ces enfants qu'on oblige à tuer
", Le Nouvel Observateur n°1855, mai 2000, 239 pages.
- Georges Gordien, "Terre des enfants : soutenons les orphelins
de guerre ", 14 décembre 2001, consultation : 24/04/02,
WWW.seniorplanet.fr/data/fr/Association/focus, a Georges Gordien
TDE soutenons les orphelins de guerre. 4 2001 1214171845. X nal.
- Olivier Faron, " Orphelins de guerre et pupille de la nation
: pour une autre histoire de la première guerre mondiale
", décembre 2001, consultation : 24/04/02, http :
//WWW.ish-Lyon.cnrs.fr/commun/COMMISH/DOSSIER25.html.
- Philagodu, " Les orphelins de la guerre ", consultation
: 4/05/02, http://WWW.philagodu.be/CULTUREL/orphelmin.html.
- Source de la photo: Revue du HCR "Réfugiés",
n° 122, 2001, dossier "les enfants", p. 10, enfant-soldat
du Sierra Leone.