Qui, par la lecture, mais encore plus par les adaptations filmées, télévisées et chantées, n'a pas entendu parler de Cosette, Gavroche, Quasimodo, de Jean Valjean ou d'Esméralda ou encore des Rougon-Macquart ? Victor Hugo et Emile Zola nous intéressent parce que, dans certains de leurs romans, ils ont choisi des héros ancrés dans cet espace que nous explorons, celui de la précarité, de la misère, des luttes pour la survie...

La France du Moyen-Age, la cathédrale gothique et le petit monde qui vit autour d'elle, le peuple de grands truands et des petits voleurs, des gitanes, la cour des miracles des faux estropiés et des vrais bossus, c'est tout cela Notre-Dame de Paris de Victor Hugo.

5 siècles plus tard nous sommes toujours dans Paris, le Paris de la révolution de 1834. Les étudiants idéalistes et les gamins frondeurs qui meurent côte-à-côte sur les barricades, le bagnard devenu patron au grand coeur, la petite orpheline amoureuse du fils du héros de Waterloo sont des personnages denses. Sous des costumes d'hier, ils vivent des drames ou des espoirs d'aujourd'hui : la mère célibataire, l'enfant placé, la maltraitance, l'exploitation de la femme, l'oppression de la morale bourgeoise, les luttes ouvrières, le socialisme ou le paternalisme ... On peut donc se laisser interpeller en lisant Les Misérables de Victor Hugo.

De la série des Rougon-Macquart d'Emile Zola, nous connaissons forcément Germinal, ne fut-ce que par le film. Mais il y a aussi l'Assommoir, deux des 20 romans qui retracent "l'histoire naturelle et sociale d'une famille sous le second Empire" (entre 1850 et 1870 donc). La peinture de la société, son évolution sur 5 générations et surtout, pour ce qui nous concerne, la plongée dans la misère ouvrière, les personnages confrontés au travail abrutissant et à l'alcool qui ne l'est pas moins, sont toujours passionnants.

On a tous lu à l'école des morceaux de Zola ou Hugo, obligés ou volontaires mais il est possible de les redécouvrir aujourd'hui à la lumière du cours : quelle image de la pauvreté ? quel place pour le non-productif dans la société décrite, quel sentiment anime les héros : pitié, charité, philanthropie ? Où les auteurs voient-ils l'origine du problème : Dieu, l'individu, la société, l'Etat, l'économie ? Comment imaginent-ils des solutions ? Est-ce pour eux un problème réel ou seulement le sujet d'un roman ? Veulent-ils changer l'homme ou le système ? Imaginer les mêmes situations aujourd'hui. Qu'est-ce qui a été mis en place depuis lors, avec quel esprit ? Et par qui ? Relire le roman ou seulement quelques pages, c'est aussi une manière d'étudier.
Et si le courage manque, il vous reste Depardieu dans les Misérables de la Télé ou Renaud dans la poussière filmée des charbonnages du Nord ...

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